2011 Septembre

Terbium metallicum: eczéma psoriasiforme et acouphènes

de Ulrich Welte

C’est un bon médecin, dans la cinquantaine, bien bâti, posé, bien habillé, de bonne réputation et ayant bien réussi dans la vie ; un vrai « gentleman ».

Un de ses passe-temps est l’acupuncture. Il souffre d’une éruption cutanée, croûteuse avec démangeaisons, qui a débuté trois ans auparavant dans la région sacrale et qui s’est progressivement étendue d’une façon strictement symétrique à tout le corps. Seules ses mains et son visage ont été épargnés. C’est vraiment un problème pour lui car il doit se couvrir entièrement pour ne pas attirer les regards curieux de ses patients. L’éruption et les démangeaisons sont pires le soir, au lit, lorsqu’il transpire, au plus léger toucher et lorsqu’il fait chaud. Le dermatologue a posé le diagnostic d’eczéma psoriasiforme et lui a prescrit des crèmes corticoïdes. La peau s’est améliorée mais dès qu’il arrête les crèmes, ça repart de plus belle. Il a ensuite essayé l’homéopathie, avec un homéopathe classique renommé, mais sans succès. Il me dit : « Je n’aime pas ces crèmes car elles ne guérissent pas, elles ne font que masquer les symptômes. C’est vraiment dommage que l’homéopathe n’a pas eu plus de succès, il a sincèrement essayé. Je me suis prescris Sulphur mais ça n’a rien changé. La seule amélioration est que je peux maintenant boire de l’alcool ; avant, après un verre, j’avais mal à la tête. Dommage que je ne boive pas ! Rarement, je prends un verre et je suis un régime végétarien. »

Il a aussi un problème d’acouphènes dans l’oreille droite ; une sorte de souffle puissant « whoosh », pire après avoir dormi. Il dit qu’il n’a pas de problème particulier. Comme il parait jovial et débonnaire, cela semble probable, bien qu’il me dise que ses symptômes s’aggravent lorsqu’il y a des discussions au travail.

Lorsque je lui demande s’il a eu d’autres problèmes de peau, il se rappelle qu’il a eu des crevasses sur le bout des pouces pendant dix ans. Elles ont disparu lorsque l’eczéma a commencé.

Son choix de couleur est un bleu clair, 16B

Analyse et évolution :

Son appréciation de l’action non-curative et de la suppression des symptômes du traitement allopathique, ainsi que son intérêt pour l’homéopathie et l’acupuncture indiquent la possibilité d’un Lanthanide. Son attitude ouverte, et le fait d’essayer un remède après l’échec de son homéopathe, est typique des Lanthanides. La pathologie cutanée n’est pas spécifique des Lanthanides mais elle ne s’y oppose pas non plus. Les acouphènes peuvent indiquer la série Argent ou Or, Lanthanides inclus. Quelle étape? Son caractère équilibré, les crevasses dont il souffrait dans le passé et la forme strictement symétrique de l’éruption semblent indiquer l’étape 10. L’aspect de camouflage est un signe de sycose, ce qui nous amène donc au milieu du tableau périodique, probablement entre les étapes 9 et 11. Je portai donc mon choix sur Gadolinium, l’étape 10 des Lanthanides.

Prescription : Gadolinium sulphuricum 200C

Suivi :

Une aggravation sévère, pendant la première nuit, suit la prise du remède ; brûlures et démangeaisons si importantes qu’il doit prendre des histamines. Puis les choses s’améliorent. Il prend Gadolinium sulphuricum LM6 quand nécessaire. Six semaines plus tard, il fait une importante rechute et sans réévaluer le cas, je prescris Dysprosium sulphuricum LM6, l’étape 12 des Lanthanides ; un choix un peu rapide, mais qui aide.

Deux mois plus tard, l’éruption et les démangeaisons sont améliorées à 90%, il est très content. Les acouphènes, par contre, restent les mêmes.

Trois mois plus tard, l’amélioration est toujours à 90% et les acouphènes sont toujours là. Ce n’est qu’à ce moment là que je perçois la tension tangible qui a accompagné tous nos entretiens ; comme s’il avait toujours besoin de contrôler la situation, qu’il ne pouvait pas se laisser aller, même pour un instant, tout cela d’une manière polie de « gentleman ». Terbium, étape 11, apparaît ! La tension n’est pas désagréable, comme dans Dysprosium, qui soupçonne tout et qui riposte durement à la plus petite provocation, ce qui vous met sur vos gardes. Ici, la manière de contrôler était si subtile, si polie que je ne m’en étais pas aperçu. Bien sûr, maintenant je réalise qu’il avait mené l’anamnèse du début jusqu’à la fin, ainsi que les suivis ; il m’avait seulement dit ce qu’il lui semblait important et ne m’avait donné aucune chance d’intervenir et de prendre la situation en main.

Je lui prescris donc Terbium metallicum 200C

Six semaines plus tard, il est très content. Non seulement sa peau est parfaite mais les acouphènes aussi ont disparu. Depuis quelques jours, il entend de nouveau ce bruit de souffle, qui jusque là avait complètement disparu.

Prescription : Terbium metallicum LM6, sur demande

Neuf mois ont passé, pendant lesquels il a reprit le remède 5 à 6 fois. À chaque fois, l’action fut rapide. Un an plus tard, il m’écrit une lettre très polie accompagnée d’une vidéo qui documente la progression de l’éruption ; avant et après. La vidéo est bien faite, bien documentée, et bien montée ; une vraie vidéo, réalisée par un vrai « gentleman ».  

Photo: Wikimedia Commons
Gentleman: no es bingham; rafananda     

 

Catégories: Remèdes
Mots clés: eczéma psoriasiforme, acouphènes, gentleman, contrôle
Remèdes: Terbium metallicum

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