2012 Octobre

Matière Médicale de Columba palumbus

de Jacques Lamothe

Pigeon ramier.

« Pigeon » est le nom général des columbidæ, comme la colombe et la tourterelle.

Etymologie : de pipiare, lat., piauler ; ramier : anc. fr., touffu, forêt, > ramage ; palombe :

languedocien palumba, en espagnol, paloma.

Le ramier est un gros pigeon sauvage qui niche dans les arbres des forêts ou dans les villes (avec le pigeon biset) et va de l’un à l’autre. Ils sont de moins en moins migrateurs et de plus en plus sédentaires (cf. les pigeonniers). Son principal prédateur a été l’homme pour limiter sa croissance citadine (pollution par les fientes très acides) et rurale (dégâts des cultures) ainsi que pour le consommer.

Nourriture : graines, pousses, glands, baies, insectes et vers.

Très grégaire ; certains dortoirs comptent 10 000 individus.

Démarche boiteuse caractéristique, mais vole de façon élégante et athlétique.

Leurs plumes se détachent facilement, ce qui leur permet d’échapper aux prédateurs (vautours).

Oiseau intelligent : reconnaît les mimiques des visages et le sexe des humains, sait tromper avec malignité. Or, l’oiseau a la réputation d’être stupide, comme une personne sotte qui se fait duper, plumer, « pigeonner » ; cela doit être dû à son apparence de douceur et de naïveté.

La colombe (nom poétique du pigeon blanc) « est considérée comme symbole de tendresse, pureté et paix, » (P. Robert) comme l’évoque le terme de « roucouler » ; symbole chrétien de l’âme, du Saint-Esprit messager de Dieu (l’un des deux oiseaux de la

bible – colombe de la paix, colombe de l’arche) ; le lâcher de colombes avant les jeux olympiques est symbole de paix.

BUFFON - célèbre naturaliste du XVIIIème siècle - décrit ainsi ces animaux :" Les pigeons ne sont réellement ni domestiques comme les chiens et les chevaux, ni prisonniers comme les poules. Ce sont plutôt des captifs volontaires, des hôtes fugitifs qui ne se tiennent dans le logement qu'on leur offre qu'autant qu'ils s'y plaisent... Tous les pigeons ont certaines qualités qui leur sont communes : l'amour de la société, l'attachement à leurs semblables, la douceur de leurs mœurs, la fidélité réciproque, la propreté, le soin de soi même qui suppose l'envie de plaire, l'art de se donner des grâces, les caresses tendres, les mouvements doux. Nulle humeur, nul dégoût, nulle querelle, tout le temps de la vie employé au soin de ses petits, toutes les fonctions pénibles également réparties. Le mâle, aimant assez pour les partager et même se charger des soins maternels, couve régulièrement à son tour et les œufs et les petits, pour en épargner la peine à sa compagne, pour mettre entre elle et lui cette égalité dont dépend le bonheur de toute union durable : Quel modèle pour l'homme s'il savait les imiter !"

                                                                                      

Le pigeon (ou la colombe) est donc un symbole d’amour tendre, innocent et pur, de naïveté abusée et de connexion spirituelle (bien que cette croyance soit excessive car les pigeons peuvent être très agressifs entre eux).

Proving : Elisabeth SCHULZ, All., C4, et Jonathan SHORE (USA), 1999.

Columba est une personne douce et sensible. Sa souffrance principale est celle d’une victime innocente qui refoule ses traumatismes, avec honte et culpabilité.

Columba est proche de Staphysagria, Lac caninum, Carcinosinum et Baryta carbonica.

Symptômes psychiques :

-       Hypersensibilité au niveau interpersonnel, vulnérabilité. Timoré. Impression de ne pas convenir à son groupe, d’être inacceptable, que personne ne l’écoute, d’être jugé, critiqué, qu’il n’est pas sur la même longueur d’onde, aversion pour les discours
        stupides. Se protège, se retire de la société.

-       Victime : suites d’agression, d’abus sexuel, de domination, d’humiliation, de façon passive et prolongée – parfois très ancienne. A été « pigeonné » ! Long martyr.

-       Impression que le monde est dur, violent et cruel. Sensation d’être entouré de mites et de vermine et qu’il doit se laver. Peur des hommes. Anxiété dans les rapports sociaux, surtout lors des divertissements.

-       Suppression de chagrin, refoulement des traumatismes, retient ses larmes.

-       Sentiments de honte, de dévalorisation : sensation d’infériorité, « d’être un tas de merde, » impression de ne pas avoir fait son devoir et de mériter des reproches, affligé, blessé, mortifié. Gêne, honte quand on aborde des sujets sexuels.

-       Grande douceur, gentillesse extrême, tendance à la soumission, lui conférant une apparence de naïf attardé ; non-violence, sens des responsabilités, désir de donner des soins aux enfants avec patience, de consoler l’agresseur, d’être utile, amour de
        l’humanité entière. Sexualité soumise. Timidité.

-       Sentiments religieux, introspection.

-       Humeur changeante, agitation, colère.

-       Manque de volonté.

-       Perte de la notion de temps, sensation de flotter, comme drogué, de voler, avec vertige.

-       En compensation : sensation de force, d’être inattaquable, de calme profond.

-       Amour de la musique, particulièrement des cœurs.

Symptômes physiques :

-       Alternance de sensations de chaleur extrême et de froid.

-       Douleurs en coup de poignard, perçantes (ventre), de coupure (vessie).

-       Douleurs rhumatismales de l’épaule gauche, entre les épaules.

-       Céphalées abrutissantes, en casque, en points.

-       Cystite, urétrite.

-       Impression de vision de loin accrue.

-       Sensation de boule à la gorge, sécheresse de la bouche et du pharynx. Douleur d’oreille.

-       Tensions dans la mâchoire.

-       Aménorrhée. Puberté retardée.

-       Nausées.

Photo: Wikimedia Commons
Common Wood Pigeon with newly hatched young; Tjpayne

 

Catégories: Remèdes
Mots clés: matière médicale, Columba palumbus
Remèdes: Columba palumbus

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