2011 Mai

Homéopathie aux Philippines

de Felicity Nutting

C’est la pauvreté qui régit la vie d’un petit village au pied du Mont Mayon, un volcan en activité aux Philippines. Par « chance », un australien a mis en place une organisation caritative afin d’aider la population de cette communauté isolée. Leurs conditions de vie sont primitives : foyer ouvert pour la cuisine, toilettes à la turque, l’eau à la pompe pour les besoins quotidiens.

Le fondateur de l’association est un de mes patients ici, en Australie, qui a constaté lui-même les bienfaits de l’homéopathie. Il m’a invité à aller rencontrer et soigner cette population et je suis sur le point d’y retourner pour la sixième fois en un peu plus d’une année.

On peut constater dans ce qui suit la simplicité des consultations et la rapidité des guérisons. Je crois que soigner les gens qui vivent dans le tiers monde, c’est comme retourner aux temps de nos Vieux Maîtres, quand les obstacles pour soigner n’étaient pas si importants. Sarah, mon interprète et moi-même nous limitons à 22 patients par jour. 

CAS n°1

Jo Jo a perdu son frère il y a deux semaines de la tuberculose. Sa mère en est morte quand il était adolescent. Cet homme jeune présentait une perte de poids extrême, ainsi qu’une perte d’appétit, fièvre élevée avec intense transpiration nocturne, un phlegmon jaune verdâtre, qu’il lui est difficile de cracher. Il avait des crampes d’estomac, une diarrhée verte et le matin,  il vomissait des glaires. Au début, je l’ai traité avec Ignatia 1M et Arsenicum album 30 en dosage liquide à prendre quand il avait des difficultés à respirer, et lui demandai de me revoir le lendemain. Comme il n’est pas revenu, nous sommes allés chez lui.

Quand nous sommes arrivés en fin de matinée, il était trop faible pour pouvoir venir à moi, à deux minutes de là. À ce stade, la quantité de glaires rejetées le matin était moindre, les expectorations également, et sa toux sèche était non productive, alors qu’elle était grasse plus tôt. Son appétit revenait légèrement, plus de fièvre, et il respirait bien mieux. Toujours incapable de dormir, transpiration excessive et selles molles. Cependant, il commençait à aller mieux. Je prescrivis Tuberculinum 30 et il continuait à prendre Arsenicum 30 en liquide, selon ses besoin.

Le lendemain matin, il arriva avec les clichés de ses radios qui montraient une tuberculose en activité, pneumonie et calcification générale des poumons. Quand je l’examinai, sa respiration était plus aisée, il ne vomissait plus, ni suée ni fièvre, et il avait meilleur appétit.

Ma première visite avait eu lieu le 30 mai 2010, et lors de ma dernière, en novembre de la même année, il n’avait plus rien aux poumons, reprenait du poids et cherchait du travail. Il m’a redemandé Arsenicum 30, car le remède dégageait ses bronches dans l’instant.

CAS n°2            

Mariel est une jeune femme qui a un doigt infecté. Il était noir et ulcéré. Elle utilise une crème pour stopper la suppuration ; je lui ai demandé d’arrêter. La douleur est légère et la démangeaison peu importante. Quand elle se met debout, elle a des vertiges et la pièce tourne autour d’elle.

Je lui ai prescrit quelques granules de Arsenicum album 30c et Calendula en teinture mère pour tremper son doigt dedans. Voici le résultat quatre jours plus tard : les ulcères qui se formaient n’ont pas évolué et ont même disparu. La coloration violette de la peau ne s’est pas accentuée. Les vertiges ont disparu.

Voici des images du suivi 12 semaines après. Cette fois encore, une prise en charge convenable aurait pu lui redonner l’usage complet de son doigt, mais nous ne sommes ici que pour deux semaines, puis partons six semaines. Sans l’homéopathie, elle aurait vraisemblablement perdu son doig. 

          

CAS n°3

Ludovico est un homme dans la trentaine, diagnostiqué avec du diabète et à qui l’on a conseillé l’amputation du pied. Il m’a dit qu’il était né avec deux pieds et qu’il mourrait ainsi. Pas de symptômes du diabète ; il reste dans de l’eau contaminée par du fumier de buffle et n’a ni eau stérile ni bandage. Pendant son traitement, ses conditions de vie restèrent identiques. Il présentait un pied gauche méchamment gonflé, douloureux et infecté qu’il recouvrait d’herbes locales qui ralentissaient l’infection mais n’amélioraient pas la blessure. Il  ne pouvait rester qu’assis, marcher lui était extrêmement pénible.

Il est revenu trois jours plus tard, après avoir pris Calendula 200C à deux reprises. On lui a demandé de maintenir humide sa blessure avec la teinture mère de Calendula, aussi souvent que possible. Il a cessé d’utiliser les herbes et l’enflure a diminué et c’est fièrement qu’il boitille en prenant appui sur son pied.

5 semaines plus tard, il n’avait plus de granules de Calendula, mais poursuivait les bains de pied avec la teinture mère. Le gonflement est parti, la blessure est plus petite et la douleur a considérablement diminué. 

                                             

CAS n°4

Monica, à 71 ans et a eu un AVC  il y a un mois. Quand elle est venue vers nous, il lui fallait s’appuyer au mur pour marcher. Elle est faible, a la tête qui tourne, et voit double. Quand elle marche, elle a l’impression qu’elle va tomber, ses yeux pleurent tout le temps. Ses pieds sont engourdis, elle a une douleur permanente dans les épaules, des engourdissements dans le bras droit et les jambes. Quand elle marche, elle ne peut que traîner les pieds. Nous avons essayé Arnica, puis Phosphorus, sans résultat. Une dose de Nux Vomica 30C lui a rendu la vision claire en quelques minutes, la force et les mouvements se sont améliorés devant nos yeux. Ses yeux continuaient à pleurer. On a changé le traitement pour Conium 30, six semaines plus tard, ce qui lui a donné plus de force dans les bras et les jambes.

Aujourd’hui, 4 mois plus tard, son bras droit va bien, les engourdissements dans les pieds sont partis, elle se promène librement autour du village sans boiter ni traîner les pieds, sa pensée est plus claire. Seul symptôme qui reste : ses yeux pleurent encore et sont voilés. Grande amélioration : de limitée à sa maison, elle est devenue un membre actif de la communauté.       

CAS n°5

C’est le 9 octobre 2010 que nous avons  vu Rowena pour la première fois. Elle était incapable de s’asseoir sur les genoux de sa mère à cause de son manque de force ; si sa mère ne la tient pas, elle glisse par terre. Elle a une maladie héréditaire, dont souffrait sa sœur aussi et qui a été guérie par la médecine conventionnelle. Malheureusement, Rowena n’a pas répondu à ce type de traitement. C’est manifestement une maladie du système nerveux car la faiblesse augmentait jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus ni marcher, ni tenir sa tête droite. Elle peut lever le bras pour vous donner un « check » et elle peut lever partiellement la tête mais elle retombe.

Je lui prescrivis Phosphorus 30 en dilution à prendre chaque semaine pendant six semaines jusqu’à mon retour ;  Phosphorus va bien avec sa nature joviale. Je suis passé à  Phosphorus  200 et finalement à 10M. Maintenant, elle marche seule une douzaine de pas,  non pas avec un contrôle parfait, mais elle est assez forte pour marcher. Elle peut marcher autour de la maison en se tenant aux murs, peut s’asseoir sans aide sur une chaise, tenir sa tête toute seule et commence à s’alimenter elle même. Elle peut jouer par terre avec ses sœurs et est bien plus forte physiquement en général.  

                                                                                    

CAS n°6

Azia, 21 ans, est arrivée avec un abcès de la glande mammaire au sein droit. C’est sa seconde grossesse et son premier enfant a six semaines. Elle arriva son épaule droite levée d’une quinzaine de centimètres plus haut que l’autre à cause de la douleur. Chaque mouvement, le fait même de respirer, augmentait la douleur. Le sein droit était trois fois plus gros que le gauche et une blessure ouverte couvrait la moitié du sein. L’écoulement était faible, seulement  une douleur aigüe et brûlante. Je lui donnai Bryonia 30C et l’avertis de s’attendre à un écoulement cette nuit. En moins d’une minute, elle se mit à respirer plus aisément et du sein commença à sortir un pus verdâtre qui coulait littéralement du sein, et sans douleur. Si je ne l’avais pas vu de mes propres yeux, je n’aurais jamais cru cela possible. Tant qu’elle reprenait Bryonia, la douleur s’estompait jusqu’à disparaître. On lui a dit de garder la blessure dans un linge mouillé avec Calendula en teinture mère, aussi souvent que possible.    

Je l’ai revue le lendemain et nous avons parlé un peu d’elle. Sa mère est morte quand elle avait 7 ans. Son père s’est remarié et Azia dit que personne ne pouvait remplacer sa mère. Je crois que ça a été la cause de son abcès, au moment précis où elle allait devenir mère à nouveau. Natrum muriaticum 1M l’a aidée à guérir.

Quatre jours plus tard, nous avons pris la première photo, et à la place du pus, c’était du lait qui coulait. On le voit nettement sur la photo. Ici encore, il n’y a pas d’eau stérile pour laver, pas de bandes, seulement Calendula en teinture mère. Nous avons modifié le traitement en passant à Calendula 200C tous les deux jours, trois doses. La première dose a réduit la douleur aussitôt.

Je me demande si nous aurions été capables de réduire la cicatrice si nous étions restés pour continuer le traitement. On l’a vue pour la première fois le 20 janvier. La deuxième photo a été prise par mon interprète le 15 avril. La patiente avait eu seulement quelques granules de Bryonia, Calendula et Nat-mur, ainsi que la teinture mère.

                         

CAS n°7

Demarie est agée de 12 ans. Elle souffrait d’une cardiomégalie. Il y avait des antécédents familiaux dans ce domaine, sa tante ayant la même maladie. Elle reniflait constamment et avait mal à la gorge. Elle s’évanouissait facilement aux bruits forts, de peur ou à l’effort. À son arrivée, c’était une petite fille triste. Elle ne pouvait pas se promener ni jouer avec ses camarades, tellement elle était fatigable. L’école, c’était trop dur pour elle, alors, elle manquait souvent.

Avec Syphillinum 1M, les reniflements disparurent en un instant ; son teint et sa respiration s’améliorèrent également.

Quatre mois plus tard, c’est une enfant rayonnante et heureuse qui vint me voir pour un rhume attrapé  après avoir pris froid. Je n’avais pas réalisé que c’était la même enfant. Plus de problèmes avec son cœur, la même énergie que les enfants de son âge. Plus de malaises ni de reniflements constants.

Trois mois et demi après, elle continue à se développer normalement. C’est la plus brillante élève de son école et elle a obtenu une bourse pour aller au lycée. Son avenir est merveilleux, tandis qu’avant le traitement homéopathique, elle n’avait aucune qualité de vie ni de chance d’avoir un métier, car elle n’aurait jamais pu terminer sa scolarité.

Photos: Felicity Nutting

 

Catégories:
Mots clés: tuberculose, abcès, ulcération, AVC, diabète, pauvreté, faiblesse, hypertrophie cardiaque
Remèdes: Arsenicum album, Bryonia alba, Calendula officinalis, Conium maculatum, Ignatia, Natrium muriaticum, Nux vomica, Phosphorus, Syphilinum

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Comment
Cherche homéopathe ou fournisseur d'homéopathie
Reply #1 on : Mon April 22, 2013, 06:54:22
Bonjour,
Je voulais savoir si vous exercer toujours aux Philippines.
Mon fils est bénévole dans une association à Bacolod et il a je crois un eczéma sévère. Connaissez-vous un homéopathe pas trop loin ou êtes-vous encore près de Mont Mayon où il pourrait venir vous voir ?
Savez-vous aussi si on peut se procurer de l'homéopathie aux Philipines ?
Merci de votre aide !