2013 Décembre

Tout me dépasse: trois cas de Vernix caseosa

de Alex Leupen, Deborah Collins

Ce remède a été créé par Tinus Smits de Hollande qui a introduit un certain nombre de nouveaux remèdes en homéopathie. Il est fait à partir de la substance grasse et blanche qui se trouve sur la peau des nouveau-nés, particulièrement dans les plis cutanés. Plus la grossesse est longue, moins le vernix est présent.

Composition de vernix
Le vernix se forme à partir de la 20ème semaine de grossesse. Il se compose de 80% d'eau, 10 % de graisses et 10 % de protéines. Les graisses sont produites par les glandes sébacées, qui sont relativement actives chez les bébés. La plupart des protéines font partie de l'immunité naturelle : protéines antibactériennes telles que les alfa- defensines (HPN : human neutrophil peptide).

Fonction de vernix
Le vernix n’est, autant que nous le sachions, produit que par les humains. Il protège le fœtus contre les effets nocifs du méconium et du liquide amniotique. La présence de protéines antibactériennes semble jouer un rôle protecteur contre les infections après l'accouchement.

Vernix comme remède homéopathique
Tinus Smits décrit les caractéristiques suivantes dans le profil de Vernix :

- Comparable Phosphorus et Lac maternum.

- Ce sont des personnes très exposées, insuffisamment protégées contre le monde extérieur. Elles sont facilement perturbées et ont le sentiment d’être « nues », faute d'une peau.

- Elles ressentent le monde extérieur comme une menace. Tout pénètre directement à l'intérieur et le monde extérieur est vécu comme trop intense. Elles sont hypersensibles.

- Sentiment de culpabilité, avec l’impression de ne jamais en faire assez pour les autres. Il est impossible de dire « non ».

- Sensibles au bruit et aux odeurs.

- Désir d'être maintenues, d'être emmaillotées.

- Sentiment de fragilité.

- Elles ont besoin de développer un contact avec leurs propres besoins et sentiments.

- Décentrées. Centrées sur le monde extérieur plutôt que sur leur propre intériorité. Elles sont fortement affectées par la souffrance des autres et du monde en général car elles ne peuvent pas établir une distance salutaire.

Cas 1 : « Tout pénètre en moi» par Deborah Collins

La patiente est une femme Maori de vingt-trois ans, mère de deux enfants, qui vient en consultation avec sa mère. Elle éclate en sanglots dès qu’elle parle : « Tout est trop pour moi. Je prends des antidépresseurs car je ne peux tout simplement pas faire face ; je ne peux gérer ni mes enfants ni même les petites choses quotidiennes du ménage, alors ma mère a beaucoup à faire pour m’aider. Mais ça m’ennuie aussi - tout me tape sur les nerfs. Et en plus, toutes les émotions, même celles des autres semblent me pénétrer. Quand je marche dans la rue ou essaie de faire des courses, je suis envahie par des sons, des images, des odeurs, par les préoccupations  et les sentiments des autres. C'est comme si je n'avais pas de peau. Rien ne reste à l'extérieur, je ne peux pas me protéger. »

Elle est très expressive, passant du rire aux larmes facilement, et fait constamment un mouvement comme si elle se protégeait. Elle a quelque chose de très enfantin, bien qu’elle soit mère elle-même.

« Je n’y arrive pas avec les enfants. Quand ils pleurent, je sens leur douleur ou leur blessure, et c'est trop pour moi. Je veux juste me blottir dans mon lit, tirez les couvertures sur moi et laisser les choses se faire. Je n'ai aucune motivation ; c'est vraiment difficile de me lever le matin et d'organiser ma journée. Mon mariage est aussi en train de s'effondrer.

« Si ma mère a été voir une amie malade et vient chez moi ensuite, je peux sentir ce qu’elle a partagé avec son amie, et ce que son amie traverse dans sa maladie. Toutes ces émotions me submergent. Je finis par pleurer ou crier. Ces derniers temps, je me noie dans l'alcool, mais je crains que cela devienne un réel problème. Je ne veux pas ressentir tout ça, je ne peux pas y faire face. 

Sa mère parle pour la première fois : « Quand j'étais enceinte d’elle, je savais que c’était des jumeaux, mais que l'un d'eux était mort. Quand ma fille est née, elle a pleuré à vous déchirer le cœur ; je n'avais jamais entendu un bébé pleurer comme ça. Je savais qu'elle pleurait sa sœur morte. Elle est née un peu tôt, mais elle n’avait plus son «enveloppe protectrice» ; elle était rouge, ridée et irritable, pleurant tout le temps de façon inconsolable. »

Sa mère venait de me donner un indice pour trouver le remède qui aiderait sa fille : Vernix caseosa, la graisse protectrice qui recouvre les bébés dans l'utérus. Quand je lui dis ce que j'avais l'intention de lui donner, elle rayonnait : « Oui, c'est exactement ce dont j'ai besoin, quelque chose qui fasse tampon, qui me protège. »

Prescription : une dose de Vernix caseosa 200C a fait des miracles. Un mois plus tard, elle est revenue, souriante : « Je prends mieux ma vie en main maintenant. Je me sens motivée pour me lever le matin et faire mes tâches ménagères. J’ai la sensation qu’il y a un tampon qui me protège, et ça m'aide à rester centrée, au lieu de porter tout ce qui arrive. J'ai arrêté de boire, je n'en ai tout simplement plus besoin, et j'ai arrêté les antidépresseurs – ils ne m'aidaient pas du tout et me rendait encore plus malade.»

Suivi: une dose du remède a été suffisante, même si, dans certains cas, plusieurs doses sont nécessaires. Elle revint de temps en temps pour ses enfants, mais ne sentit pas le besoin de consulter pour elle-même, ni de reprendre le remède.

Quelques mois plus tard, elle se manifesta à nouveau, mais cette fois, le tableau était très différent. Elle ne parlait plus de « tout ce qui entrait en elle, » et  elle semblait plus mature. Le remède suivant fut Calcium Muriaticum, car elle se sentait mal à l'aise à l’idée de ce que les autres pensaient de ses compétences maternelles. « J'ai toujours été inquiète de ce que les gens pensent de moi et de la manière dont je gère ma vie. Au moins, maintenant, c’est juste ce sujet-là qui me tracasse, et pas toutes les choses de la vie qui m'accablent comme avant. Je pense que je suis en train de grandir. » Sa mère a confirmé, disant qu'elle n'avait plus à s’occuper du ménage régulièrement, comme par le passé. Vernix a, comme c'est souvent le cas, guéri un aspect essentiel et ouvert la voie au remède suivant, plus « ordinaire », lié à l'établissement des relations, et non plus aux problèmes de la période intra-utérine.

Case 2 : « Trop fragile » par Alex Leupen:

La mère de David venait déjà consulter avec son plus jeune fils en raison de ses fréquentes otites aiguës (qui a bien réagi à Capsicum et Thuja ). Elle me demande si je peux aussi aider son fils aîné, David qui ne va pas bien. Je vois un jeune garçon de quatre ans, finement bâti, qui me regarde avec des yeux grands ouverts. Le mot « fragile » me vient à l’esprit. Il va à l'école primaire depuis un mois et il trouve ça très pénible. Il n'ose pas serrer la main de l'enseignant quand il arrive, et parfois il est littéralement plié en deux sous le poids du stress. En classe, il se met dans un coin et n'ose pas jouer avec ces enfants qu’il ne connaît pas. Il n'ose pas lever le doigt pour répondre. À la maternelle, il faisait le clown, mais dans ce nouvel environnement, il est devenu très introverti.

Je demande comment s’est passée la grossesse. La mère a eu beaucoup de problèmes avec nausées et vomissements, ainsi qu’au niveau pelvien. Il est né onze jours plus tard que prévu, la poche des eaux s’est rompue spontanément. En raison de méconium dans le liquide amniotique il a été emmené immédiatement à l'hôpital. La dilatation est restée bloquée à huit cm. La mère « a poussé de toutes ses forces pour qu’il sorte. » Le placenta a dû être délivré artificiellement, sous anesthésie, et finalement, elle a souffert d’une déchirure au 4e degré.

C’est un cas qui, bien sûr, évoque Opium. Pourtant, j'avais le sentiment que ce n'était pas le bon remède. David ne se sentait pas en sécurité à l'école, il était très timide, replié sur lui-même et presque tétanisé par le stress. J'ai senti qu'il avait besoin d'un tampon contre toute cette cacophonie de stimuli.

Prescription : Vernix C30, 2 granules par semaine.

Suivi : je l'ai revu la semaine dernière, un mois après la première consultation. Sa mère dit qu'il est complètement transformé. À l'école, il serre la main de l'enseignant quand il arrive et il joue avec les autres enfants. Il est maintenant détendu. On peut dire que les premiers mois d'école « roulent » maintenant tranquillement.

Cas 3 : « Tout m’énerve » par Alex Leupen

Mme B. a trente-neuf ans quand elle vient en Décembre 2009 pour des problèmes de nervosité. Elle a bien réagi au Vanadium dans le passé pour d'autres difficultés émotionnelles. Elle est la mère de deux enfants, et travaille avec son mari dans la conception graphique. Dès qu'elle commence à parler, elle se met à pleurer : « Je suis à bout de nerfs, tout m’énerve. » Sa fille a souvent des otites, ce qui signifie qu'elle dort peu. Elle aimerait avoir un autre enfant, mais jusqu'à présent elle n'a pas réussi à être enceinte. Elle est souvent déprimée. Sa fille lui demande beaucoup de temps et elle n'en a plus assez pour son travail. Sa propre mère était extrêmement déprimée après sa naissance ; elle souffre toujours de maniaco-dépression. Après sa naissance, les premiers mois, elle a été soignée par sa tante, qui a toujours joué un grand rôle dans sa vie. Pour elle, sa tante est beaucoup plus sa « mère » que sa propre mère.

Prescription : Vernix C30, 2 granules par semaine : Vernix comme « baume pour l'âme » car il semble bien qu’elle ait besoin d'une couche protectrice. La maternité est trop exigeante pour elle, de plus, sa propre mère était absente quand elle était bébé.

Suivi : six semaines plus tard, elle revient, en disant qu'elle se sent plus forte émotionnellement et qu’elle veut continuer avec ce remède. En Mars 2012, elle a un début de sinusite, comme une rage de dents, au-dessus de l’œil droit. Elle se sent toujours mieux émotionnellement. Je lui donne Lac maternum 200K, 2 jours de suite. Après la deuxième dose, ses douleurs de sinusite disparaissent et, à ce jour, n’ont pas réapparues. Je l'ai revue récemment - elle demandait de l'aide pour arrêter de fumer. Elle se sent équilibrée physiquement et émotionnellement.

Je donne souvent Vernix comme remède intermédiaire, si l'enfant ou l'adulte est en situation d'hypersensibilité : tout ce qui arrive leur tape sur les nerfs. Vernix agit alors comme un baume pour l'âme et procure une couche protectrice. On peut y penser pour les premières semaines d'école d'un petit enfant ou dans le cas d’une femme qui vient d’accoucher d'un bébé qui pleure tout le temps.

Photos:
Flickr: Fragile; Milknosugar; Attribution-NonCommercial-NoDerivs 2.0 Generic
Flickr; Something's wrong; Adrien Leguay; Attribution-NoDerivs 2.0 Generic

 

 

Catégories: Cas
Mots clés: sans protection, nu, vulnérable, hypersensible, hypertendu
Remèdes: Vernix caseosa

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OLRY
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vernix caseosa
Reply #3 on : Sun March 13, 2016, 08:59:29
Bonjour, où trouver une liste d'homéopathes en France connaissant et utilisant ces remèdes matridonaux ? Merci d'avance.
Last Edit: April 01, 2016, 17:37:11 by *  
drmichelle levan
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Re:
Reply #2 on : Sun March 16, 2014, 00:04:16
can any of the above articles be obtained in english, is there a web site where english is used?

You just have to click on the English flag on the right top of the window and you'll will be able to access the site in English.
Last Edit: March 16, 2014, 08:33:25 by *  
B S
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Vernix caseosa
Reply #1 on : Sat December 21, 2013, 13:30:38
Bonjour,

Où puis je acheter le remède homéopathique Vernix caseosa?

Merci d'avance.



Contacter la pharmacie Villiers Lafon à Orléans
Tel: 0238534231
Last Edit: May 13, 2015, 09:12:18 by *