2011 Décembre

Les éléments de la vie: la série Carbone

de Jan Scholten, Alex Leupen

La découverte du système sous-jacent au tableau périodique des éléments et sa relation avec le développement de l’humanité, ont de profondes implications dans la pratique de l’homéopathie. Grâce à la compréhension de la logique inhérente aux modèles et structures observés dans la nature, nous sommes plus facilement en mesure de comprendre la signification du placement des différents éléments, et de faire un usage précis de tout un éventail de nouveaux remèdes. Nous sommes capables d’intégrer beaucoup plus d’aspects de la vie d’un patient dans l’anamnèse par la compréhension de leur rôle : leurs défaillances peuvent nous indiquer le remède approprié.

Divers aspects de cette théorie sont développés ici, dans leur relation à la grossesse, la naissance et la petite enfance, et les étapes de la vie qui sont en relation avec les premières séries du tableau périodique.

Le système, tel que représenté dans le tableau périodique des éléments, peut être considéré comme reflétant le développement de l’humanité. Il s’agit d’un processus d’incarnation allant de l’enfance à la vieillesse, la décrépitude, puis la mort, avec toutes les étapes intermédiaires. Chaque élément, sous forme d’un remède, peut être mis à profit pour aider quelqu’un à débloquer son énergie vitale ainsi que son potentiel de croissance et de créativité.

La série Hydrogène ne consiste qu’en deux éléments ; Hydrogenium et Helium. Ils sont liés à la descente sur Terre et au processus d’incarnation.

La série suivante est Carbone, qui est liée au développement du « moi », de l’individualité, avec toutes les peurs et les sensations corporelles inhérentes au processus.

La troisième est la série Silice ; ses éléments sont liés au développement des relations. Ici, Silica représente le père en tant que chef de famille (par opposition au rôle du père dans la série Carbone où il représente l’estime de soi). Les relations fraternelles, ainsi que les amitiés, sont représentées par Phosphorus. Sulphur représente la relation avec le conjoint, et Muriaticum, la relation à la mère. Si le problème prédominant est issu de l’un de ses conflits relationnels, un remède contenant un de ces éléments peut être d’un usage précieux.

Chaque série repose sur la précédente et en contient les thèmes. On ne peut, par exemple, entrer en relation avec l’autre (série Silice) que lorsque l’on est complètement incarné (série Hydrogène), et que l’on a développé une bonne estime de soi (série Carbone).

Les trois séries suivantes sont liées aux séries dites « du travail »  : Fer, Argent et Or.

Dans la série Fer, le travail est routinier, orienté sur le devoir d’accomplir sa tâche et sur l’accomplissement de cette tâche.

Dans la série Argent, le travail est plus lié à la créativité : les arts, les sciences, ainsi que le développement et l’expression des idées. C’est le niveau de responsabilités d’un cadre moyen.

Dans la série de Or, le travail est lié au pouvoir (ou son absence) et à la capacité à superviser une situation d’envergure : les responsabilités d’un cadre supérieur, la vie et la mort.

Les Lanthanides bifurquent à la troisième étape de la série Or, et en sont, en fait, une sous-série. Eux aussi sont liés au pouvoir et aux responsabilités, mais dans le sens de l’autonomie : le pouvoir sur soi-même et son monde intérieur, sous la forme d’introspection, et en luttant contre son côté sombre. Ici, il est plus question d’autogestion que de la gestion des autres.

Les actinides forment la dernière rangée ; ils sont instables, ayant une demi-vie courte, et lorsqu’ils se désintègrent, ils deviennent radioactifs. Ils sont liés à la fin de vie, une période de désintégration et de résignation. Tout s’effondre, le miroir est brisé, et comme un chaman, la personne a la capacité de voir au-delà des apparences. Les Actinides sont en rapport avec la sagesse universelle, et l’utilisation (et l’abus) du pouvoir à une grande échelle, la capacité de voir au-delà du temps et de l’espace, et ainsi, nous revenons à Hydrogenium où « tout n’est qu’un », et la boucle est bouclée.

Les éléments de base de la vie sont l’hydrogène, le carbone et l’oxygène : ils sont à la base de toutes les molécules biochimiques majeures. L’azote peut leur être ajouté, puisqu’il est essentiel aux acides aminés, aux protéines, à l’ADN et à de nombreuses autres molécules biochimiques.

L’hydrogène est le premier élément du tableau périodique et le premier élément créé dans l’univers  : un des deux éléments de la série Hydrogène. L’univers est composé à 99.9 % d’hydrogène (88.6 %) et d’hélium (11.3 %). L’hydrogène est l’élément de « l’être ». Ceci est le concept le plus primaire : être ou ne pas être, vivre et être conscient. Les patients nécessitant un remède de cette série apparaissent comme étant sans substance, en ce sens qu’ils ne sont pas encore fermement incarnés dans leur corps. Il peut s’agir d’un état presque heureux de se sentir « un avec toute la vie », mais également d’un terrible sentiment de solitude qui prédomine, puisque l’attachement à la vie sur terre ne s’est pas encore produit.

LA SÉRIE CARBONE

Carbone, Nitrogenium et Oxygenium font partie de la série Carbone, la deuxième rangée du tableau périodique. Le thème ici, est celui de l’être individuel, contrastant avec la série de l’hydrogène où la personne simplement « est ». La série Carbone exprime l’être en tant que « moi », une entité vivante séparée du monde qui l’entoure. Il s’agit de « moi dans le monde ». L’accent est mis sur la personne, « je », « moi », l’individualité. Le véhicule du « je » est le corps avec sa vitalité, son énergie, ses désirs et ses instincts ; le corps donne à « je » sa place dans le monde. Le thème du « bon » et du « mauvais » est au cœur de la série Carbone, et plus particulièrement pour Carbone ; la personne veut être une bonne personne, se sentir bien, et la crainte majeure est d’être mauvais.

Carbone

Carbone est l’élément le plus central de la série Carbone. Il est l’étape 10, celle du milieu, le centre de la vie, tout comme le carbone est au centre de toutes les molécules biochimiques, ce qui rend les chaînes possibles. Chez le sujet Carbone, le sentiment d’être quelqu’un est très général ; sa qualité n’est pas plus précise que d’ « être quelqu’un » ou « être une bonne personne ». Interrogé à propos de ses peurs, il craint de ne pas être assez bon, que quelque chose ne va pas chez lui, mais il n’y a pas d’autre qualification de ses sentiments.

Carbone est lié au sentiment de l’estime de soi. Il correspond également au père, dans le sens où il représente la personne qui confirme ce sentiment de base.

Nitrogenium

Nitrogenium a des aspects des étapes 11 à 15, de la 11ème à la 15ème colonne dans le tableau périodique. L’étape 11 est liée au plaisir. Nitrogenium donc, profite de la vie, aime le mouvement, la nourriture, le sexe, et le fait de vouloir gagner ; il fait preuve d’enthousiasme. Ceci est amplifié par l’aspect de l’étape 12, qui est d’exagérer les choses : Nitrogenium en fait trop, par exemple, il mange trop de graisses et de protéines et développe ainsi de l’artériosclérose. Nitrogenium donne cet élan à la vie, en poussant toujours davantage à l’expansion, à la croissance. Le composant principal de l’engrais artificiel est le nitrate, ce qui rend les cultures plus abondantes. Il est également utilisé dans la fabrication de certains explosifs comme le TNT. Les maux de Nitrogenium sont souvent accompagnés de sensations d’éclatement, de trop d’expansion, comme des maux de tête explosifs ou des problèmes vasculaires (souvent veineux). Il craint également de perdre quelque chose ou quelqu’un, ce qui est un aspect de l’étape 15. Il devient irritable lorsqu’il commence à perdre ses biens ou sa santé. Il peut devenir cynique et sarcastique au sujet de ses pertes – aspects de l’étape 13.

Oxygenium

Oxygenium se situe à l’étape 16, la 16ème colonne du tableau périodique. C’est la phase de la perte, en partie. Oxygenium craint de tout perdre, comme dans la série Carbone, et cela se traduit par la crainte de perdre la vie. Oxygenium est lié à l’action de donner et de prendre, de manger et d’être mangé. Afin d’utiliser la nourriture qui est consommée, l’oxygène est nécessaire pour le processus de combustion, il procure de l’énergie dans le système. Par contre, pour obtenir cette énergie, d’autres êtres doivent mourir. Oxygenium incarne le danger de la mort et le besoin de manger pour survivre. Sa crainte est de perdre la vie, totalement ou partiellement. Il craint de devenir handicapé, de devenir pauvre en n’ayant rien d’autre que la saleté et les ruines pour vivre. Il se sent poussé en dehors de la vie, mis de côté, dans la saleté. Oxygenium est destiné aux gens qui se sentent victimes de la vie, comme les mendiants. Ils peuvent également faire ressentir aux autres qu’ils leur sont redevables, les rendant ainsi coupables d’avoir une bonne qualité de vie, contrairement à eux. Ces patients ont le sentiment d’être utilisés, et ils utilisent les autres en retour, comme si la vie leur devait quelque chose.

La personnalité

La personnalité se développe durant l’enfance, à l’âge de la série Carbone.

Lithium – âge naissance  à un an

Lithium est le premier élément de la série Carbone et exprime sa personnalité de manière impulsive. Étant détaché du monde, Lithium s’exprime de façon naïve, sans y penser. Il accepte la vie comme elle est, et ne se pose pas de questions; il ne connaît pas l’introspection. Il est comme un bébé qui suit son humeur et ses instincts sans rien y changer.

Cas – Alex Leupen

Une femme de trente-cinq ans vient me consulter pour un problème récurrent d’hidrosadénite de l’aine. Elle a presque tous les mois une inflammation douloureuse de l’aine. Elle a eu dans sa vie de nombreuses relations, et à chaque fois, elle y met un terme ; elle « en a assez de lui. » Ses émotions varient beaucoup, avec des hauts et des bas. Après Lithium sulphuricum, les inflammations douloureuses ont disparu, et elle a une vie plus calme et équilibrée.

Cas – Deborah Collins

Un jeune homme de vingt-cinq ans vient consulter pour une dépression et l’incapacité de donner forme à sa vie. « Tout est en dents de scie dans ma vie ; un moment, je suis heureux, la minute suivante je me déçois parce que je n’arrive jamais à rien. À l’école, je ne pouvais pas me concentrer, donc cela ne m’a mené nulle part. Je dépense mon argent aussi vite que je le gagne, et je le claque en essayant de faire comme mes amis. Je me suis engagé dans une relation de façon impulsive, et maintenant je suis père, mais je ne peux pas assumer mon rôle. Je ne suis encore qu’un enfant moi-même ! » Lithium phosphoricum l’a beaucoup aidé ; son humeur s’est stabilisée et il est capable d’avoir un travail régulier et de mettre de l’argent de côté, il s’est remis sur les rails. Il est intéressant de savoir que sa naissance s’est produite par césarienne, car il allait et venait, montait et descendait, et n’arrivait pas à sortir. Voir ci-dessous la relation entre le processus de la naissance et les remèdes homéopathiques.

Cas – Deborah Collins

Un jeune homme de vingt-neuf ans est amené par ses parents concernant des périodes récurrentes de psychose maniaco-dépressive pour lesquelles il a souvent été admis dans un service de psychiatrie. À la moindre perturbation, il devient hyperactif, insomniaque, et se sent capable de grands exploits. « Je pourrais courir un cent mètres en quelques secondes si j’essayais ! Je pourrais guérir les gens simplement avec mes mains ! La vie est merveilleuse, je déborde d’énergie et de bonne humeur, et je ne veux pas que les gens disent que je suis malade. » Puis, son énergie s’épuise, et il s’enfonce dans une profonde dépression, incapable de sortir de son lit en se disant : « Je ne vaux rien, je ne peux rien faire. Je suis un bon à rien. À quoi bon vivre ? » Il n’y avait pas d’autres symptômes, à part ce problème d’extrême instabilité d’estime de soi : du plus haut au plus bas. Une dose mensuelle de Lithium carbonicum pendant un an l’a complètement stabilisé et lui a permis d’arrêter de prendre du Lithium sous forme allopathique. Il a déménagé de chez ses parents et a fait sa vie.

Beryllium – âge deux à trois ans

Beryllium se situe à l’étape 2, l’âge du petit enfant. Il commence à réfléchir sur lui-même, à être plus conscient du fait qu’il est séparé du monde, s’étonnant et s’émerveillant de ce que cela signifie. Le patient Beryllium est très sensible à la critique. Il est encore très dépendant de ses parents et court vers eux à la moindre chose inattendue ou au moindre danger. Il y a beaucoup de craintes vagues, comme si le monde est trop dangereux pour qu’il s’y aventure.

Cas - Jan Scholten

Une femme de quarante ans souffre depuis des années de fatigue et d’apathie. Pendant la journée, elle est d’humeur sombre, et le soir, elle revient à la vie. La fatigue est accompagnée d’un sentiment de grande infériorité : elle est du type anxieux et n’ose pas s’exprimer. « Je veux savoir ce que mon entourage attend de moi, et puis je réagis. » Elle s’adapte à son environnement et fait ce que les autres attendent d’elle. Après Beryllium MK, ses peurs ont disparu assez rapidement, et elle commence à s’affirmer.

Boron – âge quatre à cinq ans

Boron se situe à l’étape 3 de la série Carbone, l’âge de la maternelle. L’enfant a découvert ce que c’est d’être quelqu’un, mais ne sait pas qui il est réellement. Il doute de lui-même, car il commence à percevoir de nombreux aspects de sa personne. Il a découvert qu’il peut être très différent selon la situation.

Cas – Alex Leupen

Un homme de cinquante-huit ans a été hospitalisé dans une clinique psychiatrique pour une dépression sévère qui a débuté après sa retraite anticipée, une appendicite, et des problèmes familiaux. Toutes ses certitudes à propos du travail, de la santé, et de la famille ont commencé à vaciller, et il est devenu dépressif. Il se sentait tel un enfant dans un monde dangereux. Il est hypersensible aux bruits : si, par exemple, sa femme laisse tomber sa fourchette dans son assiette, il est contrarié pendant des heures. Quelques mois après avoir pris le remède Borax (natrium tetraborate) 200K, il se sent beaucoup plus fort et capable de gérer sa vie.

Carbone – âge six ans

Carbone se situe à l’étape 10 de la série Carbone, le centre, le succès et la stabilité. Carbone s’est trouvé et a accepté sa personnalité, ce qui soulève des questions sur le sens de sa propre vie, d’où il vient et où il va. Il s’interroge sur la vie, Dieu, et la vie après la mort. Les enfants à l’âge Carbone, environ six ans, posent souvent des questions à leurs parents sur la vie et la mort. Ils le font tout particulièrement après la mort d’un membre de la famille. Rajan Sankaran se réfère à « l’instabilité » comme la polarité opposée de la stabilité de Carbone : Graphites résonne avec tout son environnement, comme un diapason.

Cas – Alex Leupen

Une mère de trente-cinq ans avec deux enfants vient pour un problème d’urticaire avec démangeaisons importantes depuis deux mois ; elle est au bout du rouleau. Elle se sent aussi émotionnellement instable. Elle estime que ses problèmes viennent de son voisin qu’elle trouve intimidant : il se plante au milieu de la rue et crie après elle, son mari et ses enfants, les accusant à tort de toutes sortes de choses. Elle est très nerveuse et ne peut plus le supporter. Après deux doses de Graphites 200K, les démangeaisons se sont calmées, et elle se sent émotionnellement plus stable.

Nitrogenium – âge de sept à huit ans

Nitrogenium se situe aux étapes de 11 à 15 dans la série Carbone, à l’âge entre sept et huit ans, où l’on a le désir d’être plus que juste ordinaire ; l’idée centrale est que l’on peut devenir encore meilleur. Le sujet Nitrogenium commence à se vanter, dire aux autres qu’il est le meilleur, le plus grand, le plus fort, le plus riche, etc. Dans les jeux, il veut gagner ; il a besoin de gagner afin de montrer qu’il est le meilleur. Nitrogenium donne de l’enthousiasme à la personnalité, il aime vivre la vie au maximum. Il aime cuisiner, manger, boire et apprécie le sexe. Il est souvent celui qui organise une fête, ou celui qui se tient sur la ligne de touche criant à son enfant sur le terrain de football « Vas-y ! Attrape-le ! »

Cas – Alex Leupen

Un garçon de treize ans vient avec sa mère pour des problèmes de grosses verrues sur chaque doigt, qui sont apparues il y a trois ans. Les verrues sont localisées autour des ongles et ne peuvent donc pas être traitées à l’azote liquide, qui est le traitement habituel. Ses parents sont séparés, et il vit avec sa mère et ses trois frères. Il est gai, enthousiaste, énergique et spontané dans ses contacts. Gai, enthousiaste et énergique, sont des termes correspondant à Nitrogenium dans sa phase de vitalité. La spontanéité est plus le domaine d’Hydrogenium, le composant acide dans les combinaisons acides. Six semaines après des doses hebdomadaires de Nitricum acidum 30C, les verrues ont disparu. Nous voyons ici, un patient Nitricum acidum dans la phase de la vitalité, dans la jouissance de la vie.

Oxygenium– âge de neuf à dix ans

Oxygenium est proéminent aux alentours de neuf-dix ans. C’est l’âge où l’on se rend compte que l’on a tout reçu de ses parents ; jusqu’à ce moment, la nourriture et les vêtements étaient des acquis, ça venait tout seul. Vient alors la prise de conscience que la plupart de ces choses nous sont offertes, ce qui peut donner lieu à un sentiment de culpabilité, d’être redevable de quelque chose. Cela peut provoquer l’angoisse de ne rien avoir dans le futur. Plus tard dans la vie, cela peut mener à de l’amertume pour ce qui a été perdu. La vie prend ce que vous avez, et cela paraît injuste. La personne sent qu’elle a le droit d’exister, mais que cela peut lui être enlevé, par exemple, par la maladie. Les handicaps sont typiques pour Oxygenium, comme l’amputation d’une jambe ou d’un bras, une mutilation. Il a peur de la pauvreté, d’être volé, que quelque chose puisse lui être enlevé.

Cas – Alex Leupen

Un homme de cinquante-cinq ans souffre d’arthrite psoriasique depuis plusieurs années. Il a commencé à étudier le piano tard dans sa vie. Il travaille en tant que conseiller pour des organisations. Juste avant un examen de piano, il a développé une arthrite dans l’articulation des doigts, des poignets, et des chevilles. Il reçut quelques doses de Rhodium 200K (étape 9 de la série Argent, « juste avant le summum »), et son arthrite s’est améliorée de 70 %. Puis, un sentiment venant de l’enfance refait surface : le sentiment d’être sous une cloche de verre, coupé du monde. Ceci est le thème central de Cerium, étape 4 des Lanthanides. Étant enfant, il s’était senti incompris et émotionnellement négligé par ses parents (Oxygenium). Après quelques doses de Cerium oxydatum, son arthrite s’est améliorée encore davantage.

Fluor – âge onze ans

Fluor se situe à l’étape 17 de la série Carbone et à l’âge d’environ onze ans. Cela va de pair avec la prise de conscience que les parents ne vivent pas éternellement, et qu’un jour, il faudra se débrouiller tout seul, ce qui peut conduire à une sorte de durcissement. Après tout, lorsque l’on ne peut compter que sur soi-même pour survivre, à quoi bon faire des choses pour les autres. Dans la forme la plus extrême, un comportement psychopathique peut se développer. L’aspect positif  est que l’on se libère de ses parents et que l’on devient adulte, un être indépendant. C’est comme si le cordon ombilical était coupé une deuxième fois, mais cette fois-ci du point de vue émotionnel.

Cas – Jan Scholten

Une femme de trente-cinq ans vient consulter pour des problèmes d’infections vaginales. Les sécrétions sont jaune verdâtre, liquides et brûlantes, et l’entrée de l’urètre est irritée. Cela empire avant les menstruations, après une relation sexuelle, et à la suite de tensions au travail. Elle a reçu une éducation calviniste, avec des règles et des valeurs strictes. Elle n’a eu aucune éducation sexuelle : c’était tabou. À dix-sept ans, elle a perdu sa virginité avec un « minable », ce qui a été terrible pour elle. Elle est encore sexuellement inhibée et se dispute souvent avec son mari à ce sujet. Après la prise de Natrium Fluoratum, l’écoulement vaginal a considérablement diminué, elle se sent beaucoup mieux, et elle a plus d’énergie.

LA NAISSANCE

Le processus de l’égo et du développement de la personnalité se reflètent dans le déroulement de la naissance.

Lithium est le début du processus de la naissance, les premières contractions. Ici, le déséquilibre provient du début précoce ou tardif de la naissance, en alternant entre démarrage et arrêt.

Beryllium est la deuxième étape de la naissance, l’engagement de la tête. C’est le positionnement, l’aspect de base de l’étape 2. Les déséquilibres proviennent des problèmes de positionnements, présentation en siège ou transversale, ou le non-engagement du bébé dans le bassin.

Boron est la troisième étape de la naissance. Il s’agit de la dilatation du col de l’utérus et de la rupture de la poche des eaux. Les déséquilibres sont une dilatation précoce du col de l’utérus pendant la grossesse ou l’inverse : la dilatation stagne pendant le travail.

Carbone est l’étape des contractions, dite du « travail ». Les déséquilibres sont des contractions trop faibles, insuffisantes, ou trop fortes, très douloureuses. C’est l’ultime moment de la vie et de la mort, d’être capable de supporter la douleur et d’accomplir le « travail ».

Nitrogenium est l’étape de l’expulsion, être dans le passage étroit du vagin et désirer en sortir. Ici, le déséquilibre est en rapport avec le fait de rester coincé dans le vagin ; la tête ou les épaules du bébé peuvent être trop grosses, ou le passage trop étroit.

Oxygenium est le premier souffle du bébé. C’est le premier instant où l’on est seul au monde, mouillé, froid et sale. Les déséquilibres s’expriment dans les problèmes respiratoires du bébé, par exemple, les bébés cyanosés.

Fluor est l’étape de la séparation d’avec la mère, la coupure du cordon ombilical et l’expulsion du placenta. Ici, les déséquilibres peuvent être une rétention du placenta, et des hémorragies post-partum.

LE PÈRE

Lithium

Lithium connaît instinctivement sa valeur. Il n’est pas contesté mais seulement accepté tel qu’il est. Il a l’aptitude de dire « oui » au monde qui l’entoure et à lui-même. La relation au père n’est pas encore différenciée, Lithium se sent bien ou pas, selon les circonstances. Si cette étape n’est pas bien franchie, cela peut conduire à des troubles bipolaires ou une psychose maniaco-dépressive.

Beryllium

Beryllium se questionne, se demande qui il est et ce qu’il est. Il regarde le monde avec émerveillement et d’une manière étonnée. Il se demande s’il est une bonne ou une mauvaise personne. Beryllium apprend à dire « non » au monde ainsi qu’à lui-même, à ses instincts, comme les selles et l’urine dans l’apprentissage du  pot. Il comprend que son père peut lui dire « non » et lui dire également s’il n’est pas gentil. Il apprend également que l’on peut dire « non » à ses parents et à son père. Beryllium est dans un état d’émerveillement sur lui-même, comme s’il venait de découvrir qu’il est quelqu’un, mais il ne sait pas ce que cela signifie.

Boron

Boron doute de lui. Il voit de nombreux aspects en lui ; certains sont bons, d’autres moins. Il est confus, essaie d’être gentil, mais on lui dit souvent qu’il ne l’est pas  Il admire son père, ses parents, pour avoir la confirmation qu’il est gentil. Il est très doux et dépendant, mais il est aussi charmant dans son effort d’être agréable.

Carbone

Carbone est la première étape vers une personnalité stable, le sentiment qu’il est bien tel qu’il est, même avec ses mauvais côtés. Un Carbone sain a un père qui lui fait sentir qu’il est bien tel qu’il est. Le père est présent (ou pas présent) et c’est bien comme ça.

Nitrogenium

Nitrogenium veut être mieux que « juste bien » ; il veut être le meilleur, le gagnant. Cela le conduit à être très enthousiaste, et à l’autre extrême, les vantardises prennent un air de romance. Il peut avoir un père qui le pousse trop. Il a le sentiment qu’il doit être plus que ce qu’il est pour gagner le respect de son père.

Oxygenium

Oxygenium se sent négligé par le monde, laissé de côté. Il se sent délaissé par son père, ce qui conduit à la sensation de ne pas être assez bon. Cela va de pair avec le sentiment qu’il n’y peut rien, il est résigné. Ainsi, il devient paresseux et commence à se négliger et à délaisser son père. Oxygenium vous draine, s’attendant à recevoir des autres, les rendant responsables pour ce qu’il n’a pas reçu ou ce qu’il a perdu.

Fluor

Fluor se sent rejeté par le monde et par Dieu. Cela peut provenir d’une situation où l’enfant a été rejeté par son père, un enfant non désiré. Il se peut que le père ait quitté la mère la sachant enceinte, ou alors voulait un avortement ; il peut réagir en réprimandant, battant ou harcelant l’enfant. Dans les situations d’inceste, on peut penser à Fluor, ou à une combinaison d’un remède avec Fluor. Il se sent mal et seul, ce qui peut le rendre dur et renfermé, et le conduire à des comportements criminels, comme il a été observé dans de nombreux cas d’enfants non désirés. Il peut aussi rejeter son père puisqu’il n’a rien fait pour lui.

Photo: Wikimedia Commons
Bring mir Glück fürs neue Jahr!; Brüggmann Eva
Tattoed man with child; Jason Regan

 

 

Catégories:
Mots clés: série Carbone, naissance, père, mère
Remèdes: Beryllium metallicum, Borium purum {as Boron metallicum}, Fluor purum, Graphites, Lithium metallicum, Nitrogenium, Oxygenium

partager avec un ami

Envoyer un commentaire

  • Champs marqués avec un * sont obligatoires.


Posts: 3
Comment
Les éléments de la vie: la série Carbone
Reply #1 on : Mon April 09, 2012, 22:33:46
Je découvre depuis peu et avec beaucoup d'intérêt la méthode Scholten. Cet article est interessant, mais pour un novice comme moi, la relation entre les symptômes évoqués à chacun des exemples, et le remède donné ne saute pas aux yeux. Il aurait été bon d'expliquer plus en détail les raisons de la prescription, comme Scholten le fait d'une manière claire dans son livre "Homéopathie et minéraux".